Tour de Corse 2011

Un Tour plein d’émotions !

Mercredi 5 octobre : première journée incroyable de rebondissements.
La première spéciale est neutralisée en raison de l’absence des gendarmes (c’est ce que l’on nous a dit au départ). Dans ES 2, De Gentili laisse un trace de frein en direction du ciel, et nous voyons son copilote. Nous apprendrons plus tard que la voiture de Louis Antonini, sorti au même endroit, vient retomber en tonneau sur celle de De Gentili en entrainant ce dernier plus bas (il était en train de téléphoner à l’organisation). Un peu plus loin, Kelders est arrêté (une cosse s’est dé-soudée au niveau du coupe-circuit). Il a pu réparer, mais est arrivé hors délai au CH. Lors du regroupement, nous voyons arriver Erik Comas, qui lui aussi a connu des problèmes mécaniques, réparés mais hors délais. Nous ne l’avons pas vu, mais Henri Pescarolo s’est aussi arrêté. Des concurrents parlent d’un train avant ouvert. Dans l’ES 4, juste à 100 m de l’arrivée, on nous signale de ralentir et de serrer à droite, et nous passons la Ferrari de John of B, sur le toit.

Puis vient la spéciale magique de Notre Dame de la Serra, 28 km de route côtière, dans un premier temps avec un bon revêtement, puis dans la 2ème moitié, la route est pleine de trous, de bosses, de terre, avec un secteur humide (pluie ?). La voiture est alors mise à sérieuse épreuve. A l’arrivée, nous voyons qu’un bloc de clignotant est cassé (un peu de scotch de carrossier, et sans problème).
A l’arrivée à Porto, nous avons 3 heures d’assistance. Notre équipe (Laurent et Ludo) vérifient, nettoient, réparent, font le plein, etc. Laurent me demande de venir regarder mon pneu avant gauche, en très mauvais état et présentant une usure très anormale. Les pressions étaient identiques avant et après la spéciale, soit 2 bar… bon. Demain, nous ferons la première spéciale (Ota) en dégonflant de 0,1 bar juste à ce pneu, et nous verrons. Le cas échéant, nous avons un second train neuf.
Pour le classement, nous espérions secrètement être dans les 25 premiers, étant donné la qualité du plateau, avec au moins 25 équipages capables de faire le scratch. Nous terminons cette première étape à la 9ème place, mais les écarts sont faibles et cela va pousser derrière (par ex. Luc Lagier, et tant d’autres !)
Claude et Isa ne connaissent également aucun problème, mais sont à mi-classement.
La 2ème journée sera chaude devant !

Jeudi 6 octobre – Au départ de Porto, une courte liaison ne permet pas de chauffer suffisamment les pneus, les freins, et le départ de la spéciale d’Ota, très technique, piégeuse et longue, n’est pas la spéciale que mon copilote Patrick Ciocca et moi apprécions le plus. La première partie est en descente sur du goudron neuf et la voiture glisse. Un freinage qui se prolonge, un pont super étroit en deux fois (Lajournade y cassera une jante mais, chanceux, pourra finir la spéciale sans perte de pression). Nous n’arrivons pas à trouver le bon rythme, trop sur la défensive. Nous ne faisons que le 22ème temps et perdons des places au classement général.

Après réflexion, nos pneus sont très dégradés, en particulier le pneu avant gauche. Les pressions ont toujours été correctes (sans plus), et certains disent que la géométrie de la voiture est en cause… et c’est vrai, nous n’avons pas la tenue de route des 2 précédents rallyes. La suite de la journée ne fera que confirmer ce fait. Maurice Dumas, venu encourager son fils Romain, qui flambe dans les premiers du classement, me fait remarquer que dans l’épingle où il nous a vu passer, l’autobloquant semblait ne pas marcher. Zut, il est neuf…

Les 3 spéciales suivantes se passent bien. Oui, la tenue de route n’est pas top, la voiture n’est pas bien surtout dans les épingles, mais nous limitons les dégâts et prenons beaucoup de plaisir sur ces routes Corses qui comprennent tous les goudrons, des traversées de villages agrémentées de cassis, des bandes terreuses, des trous et des bosses, mais aussi des sections très rapides, où le rythme est endiablé. Le travail du copilote est vital, et Patrick y excelle. Les notes tombent juste, et nous allons aussi vite que la voiture le permet.

Nous figurons au 11ème rang du classement général en fin de 2ème étape, et partons avec des gommes neuves. Pour explorer une piste de plus, je compte rouler avec des pressions plus élevées, et nous verrons si les pneus tiennent mieux la route et la distance.

C’est l’heure du petit déjeuner, salut les amis !
Une 3ème journée pleine d’émotions
Avec nos gommes neuves, nous abordons la première spéciale avec une volonté de bien faire. Mais la route est mouillée. Après quelques virages, la tenue de route ne va pas du tout, la voiture glisse, survire dès que je remets les gaz, les freinages sont incertains… bref, la voiture glisse de partout. Nous roulons sur des oeufs, n’avançons pas… et sortons de la spéciale en nous disant que nous n’étions pas du tout dans le coup. Étonnement, les autres aussi, et nous avons même pris 30 secondes à Luc Lagier, notre lièvre préféré ! Nous apprendrons dans la journée que la route était pleine d’essence provenant de 2 R5 Turbo à qui l’on avait volé les bouchons de réservoir dans le parc… fermé !

Les 2ème et 3ème spéciales se passent super bien, même si Luc nous reprend à chaque fois une poignée de secondes. Mais la voiture va bien, la tenue route est bien meilleure, même si nous n’avons pas résolu le problème de l’usure anormale des pneumatiques avant gauche et arrière droit. Nous entendrons au moins 7 explications du pourquoi… la solution sera au retour…

La dernière spéciale sera la bonne occasion de bien faire, et nous attaquons dès le départ. Tout d’un coup, en changeant de rapport, le levier devient libre et fou : plus de vitesses, nous sommes bloqués en 1ère. Un cauchemar, car il reste 18 km de spéciale. Nous enclenchons les warnings et roulons juste en deçà du rupteur, en descente, le pied sur l’embrayage. Les autres concurrents, les uns après les autres, nous passent, à fond. L’un d’eux manque de nous toucher alors que la route était super large. Nous finirons à l’agonie, derniers de la spéciale.

Laurent peut nous bloquer en 4ème pour rentrer pointer puis, miracle, arrive à planter une vis dans la pièce qui a cassé sous le levier de vitesses. Nous remarquons aussi alors que nous avions roulé avec des jantes de 8” à gauche, et de 7” à droite. Une erreur de montage au départ. Mais bon, c’est la course.

Nous allons avant tout ramener l’auto, finir ce magnifique et mémorable rallye, et essayer de remonter une place, celle de notre ami Alain De Mahenge, à une poignée de secondes devant nous (20ème place). Devant, c’est impensable : plus de 3 minutes pour 4 spéciales.

Belle journée à vous !

Dernière journée, incroyable, mais vrai !
Pleins de bonnes intentions au départ de la première spéciale de la journée. Rapidement, je constate que je ne peux pas rentrer la 3ème vitesse. Par peur de tout casser, nous décidons de terminer la spéciale en 2ème, heureusement très longue, et nous remontons plus de 30 seconds sur Alain.

La 2ème spéciale de cette dernière étape commence par une montée, puis une descente. Ayant pu vérifier, lors de la liaison, que je pouvais engager la 4ème, nous avons décidé de faire 2/4, limitant ainsi les dégâts sur les longes lignes droites, heureusement rares. Hélas, tout d’un coup, je sens que le levier devient fou à nouveau, mais cette fois-ci nous laissant au point mort. Impossible d’entrer une vitesse. Par miracle, ceci s’est produit juste après le col, et nous avons terminé les 9 interminables derniers kilomètres… en roue libre, ne nous faisant passer que par un seul concurrent. A ce moment là, c’en est fait de nos espoirs de remonter, ne serait-ce que d’une place au classement et, au pire, ceci peut signifier l’abandon.

Je suggère à Patrick de prendre le tournevis fixé sur sa portière, de dévisser la trappe derrière nos sièges donnant accès à la commande de boîte de vitesses, et d’essayer d’engager n’importe quel rapport. Après plusieurs essais infructueux, mon copi arrive à enclencher un rapport. En démarrant, nous découvrons que c’est la 2, et décidons de rallier notre assistance, qui se trouvait à une trentaine de kilomètres de là. Youpee ! nous y arrivons, et Laurent Tarantino, notre excellent mécano de Brignoles, comprenant quel est le problème, arrive à trouver une solution provisoire. Nous repartons d’abord pour le regroupement (merci aux organisateurs pour ces buffet délicieux et copieux, agrémentés même de vin rosé !), puis en liaison pour la dernière spéciale du rallye. En effet, un gros incendie à contraint les organisateurs à supprimer la spéciale 16.

La peur au ventre, avant le départ, je décide, une fois la 1ère engagée, de garder le pied sur l’embrayage et de tenir jusqu’au départ. Les minutes d’attente au CH sont longues.

Après un bon départ, j’engage la 2ème sans problème et décide de ne pas changer de vitesse jusqu’à l’arrivée. En fait, nous avons osé une fois engager la 4ème, mais je n’insiste pas, sentant que le jeu au niveau du levier de vitesses devient anormalement important à nouveau.

Nous reprenons 45 secondes à Alain en ayant fait la spéciale en 2ème ! et passons la ligne d’arrivée en 20ème position !

Au départ, plus de 90 voitures. Terminer 20ème est déjà un excellent résultat. Sans doute aurions nous réussi à nous glisser dans le top 10, sans nos déboires. Mais ce qui compte est de terminer !

Il me reste à aborder le 2ème challenge du mois d’octobre, dans 6 jours…

Amitiés
Frank

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