Le 1er Rallye de Haute-Provence VHC, 18-19 septembre 2010
Invités par nos amis Alain et Valérie De Mahenge, habitants de Manosque, Claude Stoffel et moi-même avons répondu présents, avec Patrick Ciocca pour me copiloter, et Isabelle Crausaz pour Claude Stoffel, ses copilotes habituels ne pouvant se libérer.
Un peu d’inquiétude de participer à un rallye ayant lieu deux semaines avant le Tour de Corse, qui sera comme l’année passée notre principal challenge de la saison 2010, saison pour l’heure un peu mitigée, avec une sortie de route au Sanremo et un abandon sur problème mécanique lors du Rallye de la Drôme.
Pas le droit de casser ou de sortir, donc terminer est bien le seul objectif, ainsi que de remonter le niveau de confiance de Patrick, justement secoué par le difficile début de saison et sortant de petits problèmes de santé.
J’ai eu de la peine à organiser l’assistance, car Alain avait d’abord proposé de partager son assistance locale puis, sans communication de sa part à ce sujet, nous avons pris les devants un peu au dernier moment pour assurer notre propre assistance, en comptant sur un ami mécanicien de Patrick, René Garcia, qui devrait également nous accompagner en Corse.
J’ai donc dû changer mon organisation et conduire le bus d’assistance, tractant la remorque. Patrick m’a proposé de reconnaître avec sa Porsche 911T de 1971, ce qui aura été la cerise sur le gâteau de ce rallye.
Patrick mérite largement le surnom de ZeBestCopi, car il a fait la prise de notes avec l’un de ses amis, ce qui nous a permis de faire deux passages de vérification. Ses notes auront été excellentes, sans doute meilleures que si nous les avions prises ensemble. Claude et Isabelle en ont également profité.
C’est donc le jeudi en fin de matinée que Claude et moi nous sommes retrouvés à Cruseilles pour faire la route ensemble, avec nos deux remorques, passant par Grenoble et le Col de la Croix-Haute. Un peu poussif, le bus… mais bon, sans problèmes, et nous avons pu nous arrêter et manger un excellent repas juste après le Col. Valérie m’a appelé pour me proposer de nous attendre à Manosque, à la sortie de l’autoroute, et de nous guider avec notre convoi encombrant à travers la ville vers notre hôtel. Il est toujours délicat d’arriver dans un parking étroit et de devoir manœuvrer pour garer les remorques, les voitures de rallye et les véhicules tracteur. C’est donc avec soulagement que nous avons pris nos chambres dans l’hôtel du Pré-St-Michel, excellente adresse, avec son délicieux et sympathique restaurant.
Vendredi – les reconnaissances
Dès 9 heures du matin, nous effectuons deux passages de chaque spéciale (4 ES différentes, que nous parcourrons deux fois chacune lors du rallye – 2 le samedi et 2 le dimanche). Un plat du jour dans un petit restaurant en sortie de spéciale d’Allemagne, puis retour à l’hôtel pour une douche bien méritée, avant d’accepter l’invitation d’Alain et Valérie pour un apéritif dînatoire (gargantuesque) super sympathique, et nous avons découvert leur maison de charme (une ancienne bergerie rénovée), où nous avons retrouvé leur équipe d’assistance ainsi que les équipages amis (Thome, Thomatis).
Samedi matin
Lever à 7 heures pour pouvoir prendre notre place dans le spacieux parc d’assistance (zone industrielle de Manosque), aller aux vérifications administratives, coller les numéros et plaques de rallye, les publicités obligatoires, puis passer le contrôle technique où, à chaque fois, je me demande ce que le vérificateur va trouver de non-conforme. Cette fois-ci, ce sont les pinces de freins avant qui, selon lui (M. Pluton), n’auraient jamais dû être acceptées lors de l’établissement du PTH en Suisse, il y a plus de 5 ans. Mais ces remarques ne portent pas à conséquence ; sinon, plus personne ne pourrait participer car nos voitures de 37 ans d’âge ont forcément des pièces plus modernes qu’à l’origine. Le seul vrai critère devrait être de ne pas amener une amélioration de performance…
Le délai pour entrer la voiture en parc fermé était un peu court, mais n’a pas donné lieu à des pénalités, le but étant juste que les gens ne s’attardent pas en route pour faire de la mécanique.
Samedi
Il est 14h15, nous quittons le podium, après 2-3 mots au micro du commentateur, pour nous rendre vers la première spéciale de ce rallye.
Départ moyen ; un peu trop de gaz, un peu d’odeur d’embrayage. Nous voilà partis pour un peu plus de 9 km de spéciale, autour du village d’Allemagne en Provence. Une nette retenue, un brin de nervosité, et un 11ème temps correct, mais déjà à 45 secondes du premier. Jean-Marc Thomé, qui finira devant nous, nous prends 6’45.
2ème spéciale : Esparron, 22 km. Nous signons le 10ème chrono, alors que Thomé nous prend 1 minute et 38 secondes, un énorme écart.
3ème spéciale : la nuit commence à tomber, et la visibilité devient très moyenne. Nous faisons encore le 10ème temps, à 9 secondes de Thomé.
La 4ème spéciale a lieu de nuit, et c’est ma hantise : je n’aime pas rouler quand je ne vois pas. Thomé a oublié sa rampe de phares, nous devrions pouvoir tirer notre épingle du jeu… mais malgré cela, il nous bat de nouveau. Nous réalisons le 10ème temps, mais à plus de 2 minutes du premier. Thomé nous reprend 34 secondes. Sans rampe de phare, c’est hallucinant. Quelle prise de risque !
En fin de 1ère étape (1ère journée) nous sommes en 9ème position, à 5’33 du premier et à 1’30 de Thomé, pour qui la messe est dite.
Dimanche
Tout va bien, mieux… bien mieux que la première journée ! Les notes tombent bien, la météo et la visibilité sont parfaites, la voiture est une merveille. Nous battons Thomé à la régulière à chacune des 4 spéciales de ce dimanche, et terminons à la 7ème place au classement général (scratch), à 8’17 du premier, Alain FERAUD et Bernard GUIGE sur Porsche SC groupe 4, et à 1’05 de notre lièvre, Jean-Marc Thomé et Philippe TRIPIER, sur Porsche SC groupe 4.
Excellent rallye : nous sommes 1ers de la Classe 2, 1er du Groupe 3, et 7ème au général, la voiture rentre en bon état, et les quelques travaux à faire pour la Corse le seront dans les délais.
Bravo Patrick, tu as été excellent ! Bravo Manu, ta préparation est magique, la mémé est une vraie merveille qui laisse tout le monde songeur ! Bravo à René, qui avec ta famille nous a fourni une assistance excellente, la meilleure que nous ayons eue depuis que nous roulons en rallye VHC !