1er Rallye de Haute-Provence VHC, Manosque 17-18 septembre 2010
Une météo automnale nous était annoncée pour ce premier Rallye Historique de Haute-Provence (en doublure du 22ème rallye moderne)… et c’est finalement deux jours de soleil radieux qui nous attendaient !
Jeudi 15 septembre, 7h00… c’est pour moi le départ de mes montagnes suisses, direction Genève, où j’ai rendez-vous avec mon nouveau pilote, Claude Stoffel. Nous chargeons sa splendide Porsche 914/6… la vraie, eh oui… de 1970, et prenons l’autoroute direction la France, où Frank et sa « Mémé » nous attendent déjà au premier péage. Nous faisons route vers Manosque ensemble et c’est pour moi l’occasion de découvrir la route du sud, la traversée de la Drôme et ses paysages grandioses !
Nous arrivons à Manosque aux alentours de 18h, où Valérie de Mahenge vient nous chercher afin de mener le convoi à notre hôtel, où Patrick, fidèle copilote et ami de Frank, nous attend déjà. L’hôtel est absolument charmant, décoré avec goût, typique de là-bas ! Après une agréable soirée, nous attaquons les reconnaissances vendredi matin 9h00, comme autorisé. Le temps est, comme la veille, mitigé. Quelques nuages bas s’accumulent ça et là, et nous gratifient même de quelques gouttes de pluie. Tout se passe bien… en fin d’après-midi, après deux passages dans chaque spéciales, nous rentrons. La pression monte petit à petit.
Vendredi matin… diane de bonne heure, petit-déjeuner à 7h00… nous sommes convoqués aux vérifications techniques, Claude et moi, à 9h50, tandis que Frank et Patrick nous y suivront vers 10h20. Le soleil est au rendez-vous et l’ambiance s’en ressent… c’est avec beaucoup de plaisir que je (re)découvre encore et encore la région… il fait aussi chaud qu’il a fait en Suisse au mois de juillet !
Vers midi, la tension monte… les VHC partent devant les modernes. Départ de la première voiture prévu à 14h00. La 914/6 partira avec le numéro 228, c’est à dire, dans l’absolu, en 28ème position ! Il s’agit de ma 5ème saison, mon 11ème rallye, et c’est la première fois que je pars « devant » ! C’est aussi mon premier rallye sur sol français !
L’assistance, un ami de Patrick, René, et quelques membres de sa famille, est en place…
Notre heure de CH de sortie est à 14h25. Frank et Patrick sont déjà en train de repartir de l’assistance… Nous partons ensuite pour notre premier routier… c’est toujours un stress assez intense en sortant du parc fermé… je dois agir automatiquement, sinon je ne sais plus où est mon road-book, mon carnet de contrôle, la porte de la voiture, etc… premier routier, premier départ d’ES… la tension est à son comble et j’ai mal au ventre… Ensuite, tout se passe tellement à merveille que j’oublie ce stress pour ne retenir que le plaisir d’être là, ces moments intenses que l’on peut partager entre passionnés, et savourer ce privilège immense !
Nous roulons vers le plateau de Valensole, en direction de l’ES 1, « Allemagne ». ES courte de 9,59 km plutôt technique, comme j’aime… nous prenons nos marques… un peu grisée, un peu déconcentrée peut-être, je me perds un peu et donne du « à vue » sur 1-2 km ,mais tout se passe bien… je me recale à la stèle (vive les repères) et les notes tombent jusqu’à la fin sans accroc… la voiture a tendance à « enrouler » un peu dans les virages à gauche… Première arrivée de spéciale, nous sommes contents et nous détendons un peu… et rallions la seconde ES, « Esparron », très belle épreuve de plus de 22 km enchaînant longs bouts droits rapides qui demandent du coeur pour « laisser au fond » et des portions plus délicates, où s’enchaînent virages sur virages masqués, avec de multiples pièges. Là aussi, tout se passe bien, et nous rallions Gréoux-les-Bains, où nous attend un regroupement d’environ 1 heure. Boire un Schw****s sur une terrasse en compagnie de nos concurrents… choueeeeeeeeeeette ! Là aussi, j’inaugure… en Suisse, quand on part en moderne avec un obscur numéro 84, par exemple, ou même le 2 en VHC, on entre dans le parc de regroupement aux 37 et on pointe à la sortie aux 38… à peine le temps d’attraper un verre d’eau !
Après un retard, nous sortons finalement du parc vers 18h30-19h….. nous avons encore une assistance et un tour avec les deux mêmes ES que courues tout à l’heure…
Nous assistons au coucher du soleil sur le plateau de Valensole… pour la dernière ES de la journée, la « longue » d’Esparron, nous serons de nuit… Nous arrivons au départ pour le crépuscule, et les phares de virages semblent être mal réglés… je trouve une clé de 13 parmi mes collègues et concurrents, et on procède à un petit réglage d’avant spéciale… voilà une ambiance que j’adore ! Nous apprenons rapidement que l’épreuve est neutralisée… nous ne prenons le départ que vers 21h00… il fait nuit, ce que nous redoutions un peu…
Les problèmes de suspension repérés par Claude semblent s’intensifier… vers le dernier tiers de l’ES 4, des vibrations inquiétantes se font même sentir dans le volant à chaque virage gauche… Claude lève le pied… l’important, c’est de ramener l’auto, et de nous garder entiers !
Claude est quelque peu dubitatif… faut-il vraiment repartir ou non ? L’important est que l’auto n’aie pas s’abimer, surtout pas avant la Corse… nous en discutons calmement, et je lui donne quelques éléments bons pour la confiance… Lors de la dernière assistance, René repère les différents problèmes de l’auto (suspension avant, géométrie, train arrière…) et ne peut, en l’état, que partiellement y remédier. Toute son équipe oeuvre, c’est juste fantastique… les filles nous ont même préparé des sandwiches ! C’est vraiment le top ! Des samedis soirs comme j’aime. En plus, demain matin, on repart ! 🙂 YOUPIE !
Dimanche 18 septembre, départ tôt de notre hôtel… le premier départ du parc fermé est à 8h00. Nous pointons vers 8h20 est c’est parti ! Après une brève assistance, déjà nous traversons la pittoresque ville de Manosque, passons même devant notre hôtel et nous dirigeons vers le “Col de la Mort d’Imbert”… superbes paysages typiques de là-bas… il fait grand beau… quoi de mieux ?
Nous arrivons ensuite sur Dauphin, petit bourg méridional, pour prendre le départ de la première ES du matin, la 5, « Pays de Forcalquier-Villeneuve », 9,52 km. Tout se passe bien, l’auto se comporte un peu mieux qu’hier… par contre, niveau moteur, quelques soucis de combustion/allumage semblent apparaître… Cette ES, je la redoute un peu car les premiers enchaînements comportent des pièges niveau adhérence, et il me faut vraiment être au top pour que les notes tombent suffisamment tôt… ensuite, il y a cette épingle droite très serrée et aux bordures toutes ravinées, peu de grip… il va falloir indiquer tôt à Claude le « prend large » avec toutes les indications avant-pendant-après… et aussi la fameuse chicane à la maison… ça descend dans les graviers et ça remonte sur la route… Nous n’avons pas réussi à négocier la fameuse épingle aussi propre que nous l’aurions souhaité, mais tout se passe bien pour cette première mise en jambes du matin…
Le routier nous ramène ensuite à travers Manosque et nous nous dirigeons vers l’ES 6, « Villedieu », 18,39 km. Ca part rapide, avec des virages en appui, suivi de virages plus courts qui s’enchaînent… longues lignes droites aussi, parsemées de chicanes… j’ai particulièrement apprécié le passage vers St-Pancrace, avec le droite directement après la chicane !
Une dernière assistance… effectivement, il y a un peu trop d’huile dans le moteur… ce qui, à mon humble avis, a pu expliquer les petits soucis rencontrés ce matin… Et c’est reparti pour l’ultime boucle du rallye ! Il n’est qu’aux environs de midi…
Comme lors de chaque second tour des mêmes spéciales, il existe un risque de retard dus aux neutralisations, environ 100 concurrents étant partis derrière nous… Dans la 7, nous attendons ainsi plus d’une demi-heure… le temps d’échanger amicalement avec les autres concurrents, faire quelques photos d’ambiance… j’aime bien ces moments de détente… mais il me faut rester vigilante pour ne pas trop me déconcentrer.
En relançant le moteur de la 914, Claude constate un souci avec le ralenti… en effet, il monte à près de 1’800 t/min… on entend un peu pétarader… peut-être les bougies en train de « se nettoyer »… Nous restons prudents et anticipons les freinages… tout se passe bien, la fameuse épingle droite serrée et sale est plus sale que tout à l’heure, comme prévu, et nous la passons beaucoup mieux ! Nous prenons meilleure confiance… et roulons en direction de la toute dernière spéciale, la 8 !
Les soucis de moteur semblent avoir disparu, et nous nous élançons très confiants et sur un rythme un sacré ton au-dessus que lors du dernier passage ! C’est notre plus belle spéciale, vraiment le top ! Nous passons la cellule d’arrivée… ça y’est, ON L’A FAIT !
Vers 14h00, nous rallions déjà Manosque pour le podium final, où nous attendent déjà Frank et Patrick, 7èmes scratch et victorieux de leur groupe ! Pour notre part, 18èmes au général VHC, et premiers de notre classe 🙂
L’ambiance est à la fête… il fait « affreusement » chaud… on est bien dans le Sud !
Tout était très bien organisé… je me réjouis de revenir !