A l’aube de participer à ce nouveau rallye de Haute-Provence VHC, en doublure d’un rallye “moderne”, j’étais mitigé entre deux sentiments :

– la peur d’une part, motivée parce que j’y avais participé deux fois en moderne et les deux fois, j’ai dû abandonner sur sortie de route, et d’autre part, parce qu’ayant fait deux rallyes ce début de saison, les deux se sont terminés également sur des abandons.

– le deuxième élément était mon envie de faire un beau rallye, afin de bien préparer le Tour de Corse Historique, que nous aimons tant avec mon ami et pilote Frank Servais.

Presque local de l’épreuve, j’ai ainsi pu, avec l’aide d’un ami, passionné de Simca Rallye 2 et 3, effectuer les reconnaissances au préalable avec patience et précision. C’est pour moi une bien belle chose que de mettre mon expérience de pilote au service de notre équipage et de faire des notes comme je les apprécie. Un avantage aussi de pouvoir effectuer ces recos à tête reposée, libre de mes choix quant aux appréciations de virages, distances, etc…..avec le plein accord de Frank et surtout, une totale confiance en moi de sa part.

Des recos avec Frank et l’autre équipage Suisse, Claude Stoffel et la “Stuce” copilote Isabelle Crausaz, partir ensemble, s’attendre à l’arrivée des ES, se donner mutuellement les impressions, et ainsi apporter à l’un et à l’autre des motivations pour modifier, si nécessaire, telle ou telle note.

En fait, sur les prises de notes, peu de modifications, preuve d’un travail bien fait et surtout apprécié par mon pilote.

La boule se créée ce samedi matin au moment des vérifications. 21 ans de rallyes, 21 ans de licence, 21 ans que cette sensation n’a jamais disparu.
Pour évacuer ce stress j’ai besoin de parler aux personnes que je connais, avec toutes ces années de rallyes pendant lesquelles j’ai participé, officié en tant que commissaire ou en tant qu’organisateur, j’ai un grand besoin d’aller au devant de ces personnes que je connais, ainsi je me mets dans l’ambiance et j’oublie cette boule au ventre.
C’est un sentiment qui peut paraître, pour certains, un désintéressement à l’affaire en cours, poser les autocollants, les plaques, passer les vérifications etc…… mais non, je suis bien dans le coup.

A l’heure du déjeuner, toujours le stress présent, un repas léger. Puis nous nous approchons de l’assistance, et allons nous changer dans le camion. L’heure fatidique du départ approche… juste quelques mots échangés. Ce maudit stress toujours, qui se fait maintenant plus présent et fort. Vivement le premier pointage, que j’évacue tout cela.

1ère spéciale : j’ai l’impression que la voiture est sur des oeufs, elle glisse un peu. Non, pas pleinement satisfait de la tenue de route.
2ème spéciale, Quinson-Gréoux : alors j’adore ! y a pas d’autres mots, voilà ce que j’appelle une vraie spéciale, alternant rapide et lent, montées et descentes, épingles, croisement, Pfffffff…….22 bornes de vrai bonheur.

Mon ami René et la “smala” familiale est là, présents à l’assistance, il se glisse sous l’auto, resserre le train avant… ah tiens ! il dégonfle un peu les pneus, pendant que sa fille et son beau-fils mettent de l’essence et font le pare-brise. Un arrêt de course nous oblige à mettre la rampe de phares. Le temps de récupérer quelques bouteilles d’eau, et nous voilà repartis pour le 2ème tour.

Voilà, c’est mieux, l’auto tient bien mieux, du bonheur. Frank manie le volant avec précision, dextérité, et surtout sûreté. Cette sûreté qui fait que je me sens bien dans l’auto, même si ça va vite et dès fois très vite. Je pense que les notes tombent bien. L’osmose règne entre nous trois, Frank, moi et la “mémé”.

Un magnifique couché de soleil sur le plateau de Valensole (Alpes de Haute-Provence) nous suit au départ de la dernière ES du jour.

Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà partis pour la deuxième journée. Encore deux spéciales à parcourir deux fois. Celle que je n’appréciais pas plus que cela, celle de Villedieu, se dévoile dans sa plus grande beauté. Aller très vite dans des grandes courbes où il faut oser tenir le pied de droite sur la pédale de gaz à fond… je regarde le compteur : 230 km/h ! Wouah ! ça décoiffe !

Enfin, l’arrivée finale ! enfin un rallye fini cette année, du pur bonheur. On peut maintenant partir sereinement pour l’une des plus belles épreuves au monde : Le Tour de Corse Historique.

ZeBestCopi

Et voici les caméras embarquées : http://www.servais.ch/racing/index.php/videos/videos-du-rallye-de-haute-provence-2010