Tour de Corse Historique 2012, mon plus beau rallye !

Ce rallye est sans doute l’épreuve reine de la discipline, comme l’est le Tour de France au cyclisme. Yves Loubet annonçait une participation record, tant en quantité qu’en qualité, avec 163 voitures au départ en compétition. La moitié seulement seront à l’arrivée, tant l’épreuve est difficile et longue pour les mécaniques.
Grande nouveauté : la distinction au classement en fonction des périodes. Nous courrions dans la période H1 (1972-1975), qui était très populaire, avec des pilotes tels qu’Erik Comas, Jean-Claude Andruet, Jean-Charles Rédélé, et tant d’autres imbattables.

Nous comptions de nombreux atouts au départ. Pour commencer, une voiture préparée avec le soin et le talent extraordinaires par Manuel Pereira. Elle qui se montrera parfaite du début à la fin : une tenue de route incroyable, un freinage irréprochable, un moteur incroyablement rond, coupleux, puissant. Oui, la Porsche RS 2.7 de 1973 a toute raison de mériter tous les superlatifs ; une valeur reconnue par le marché de la collection aussi. Pour l’anecdote, j’appelle cette merveille ‘la mémé’, et Eugénie et moi-même lui avons souvent parlé pendant ce rallye en la félicitant de ses exploits.
Ensuite ma copilote, Eugénie Decré, amie du sport automobile de longue date, qui m’a fait le plaisir et l’honneur d’accepter mon invitation malgré son calendrier chargé tant par son travail que par le rallye-raid, sport dans lequel elle est copilote professionnelle.
Je pensais tout savoir du rallye, mais Eugénie m’a rapidement prouvé qu’elle était le patron à bord, tant sa fonction est essentielle.
Je ne voudrais surtout pas que Patrick Ciocca, mon excellent et fidèle copilote pendant ces 6 dernières années, se sente blessé, tant ces 2 copilotes se sont montré excellents et à la hauteur de la tâche.
La troisième carte maitresse fut notre équipe d’assistance, toujours là où il fallait avec le matériel qu’il fallait, aux petits soins tant pour la mémé que pour son équipage, sans jamais montrer le moindre signe de stress ou de fatigue. Il s’agit de l’équipe de la société Accro-Race, dirigée par son propriétaire Mathieu Thévenot, avec les 3 mécanos : Pierre Garnier, Anthony Hugon, et l’excellente apprentie Laurine, qui ne peuvent qu’être félicités pour leur brillante contribution.

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1ère étape, Ile Rousse – Saint Florent, 5 spéciales.
Me sentant fiévreux et pas du tout en forme, toujours un peu nerveux et inquiet, nous démarrons le rallye sur un 17ème temps, qui nous satisfait pleinement. La voiture est au top, les notes d’Eugénie tombent juste. Seule la fièvre vient troubler la journée, que nous terminerons en 15ème position (7ème de période H1). Résultats des ES :17ème, 11ème, 15ème, 18ème et 23ème.

2ème étape, Saint-Florent -Porto, 4 spéciales
Nous partons en pneus neufs. Le grip des Michelin TB5 est extraordinaire, et nous remontons dans le classement en réalisant les 8, 5, 10 et 11ème temps. 10ème au général, 4ème des “H1”.

3ème étape, Porto – Porto-Vecchio, 4 spéciales
La confiance n’est pas au départ, sachant que nos adversaires directs repartent en gommes neuves. Nous faisons les 11, 15, 6 et 15ème temps. 9èmes au général et 4ème de la période.

En voyant l’état de nos pneus, Mathieu et moi décidons d’en rechercher des neufs pour rallier l’arrivée. Michelin n’a plus que 2 pneus avants, nous contactons Pirelli, Mathieu ayant un super contact avec leur ingénieur détaché pour assurer le support de la marque, qui frappe très fort pour renouer avec le rallye historique en proposant des pneus très performants. L’ingénieur nous attend en sortie de spéciale et prend la température de nos pneus qu’il commente. Il nous propose des pneus que serons montés lors de l’assistance de fin d’étape. Pour l’anecdote, eux non plus n’ont que 2 avants neufs, mais ils nous proposent de nous donner 2 pneus d’occasion qui n’ont que 2 spéciales d’usure, ceux de Jean-Claude Andruet. J’en déduis que devant, parmi les ténors de la course, ils montent des pneus neufs 1 ou 2 fois par jour.

4ème étape, Porto-Vecchio – Ile Rousse, 4 spéciales
La mémé sur pneus neufs, nous quittons Porto-Vecchio l’esprit serein.

La première spéciale de la journée démarre sur une section très rapide, avec de nombreux virages et du rythme. Les pneus Pirelli font merveille. Nos notes ne sont pas à la hauteur de l’épreuve et nous ralentissent à de nombreuses reprises, nous faisant perdre ainsi un peu de temps.

La dernière spéciale (Aiti) est extrêmement piégeuse, étroite, cassante, avec de nombreuses épingles défoncées, très sales et glissantes. Avec plus d’une minute d’avance sur notre ami Corse, Stéphane Abbati, nous sacrifions cette spéciale en ne prenant qu’un minimum de risques. Au détour d’un virage, soudainement, nous nous retrouvons face à face avec un magnifique vache qui fait un pas dans notre direction. Je l’évite un peu miraculeusement, et nous poussons des cris de joie en passant la ligne d’arrivée.

Cette dernière étape nous permet de réaliser les 18, 9, 14 et 14ème temps des spéciales et de terminer au 8ème rang au classement scratch (classement général toutes voitures confondues), et 3ème de la période H1 !

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