Maroc Historique 2013

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« of 3 »

Après une première participation en 2012 au volant d’une petite Ford Escort, j’ai eu l’envie d’y revenir, mais cette fois en Porsche. Impensable de risquer ma mémé, Porsche RS 2.7. J’ai donc choisi de faire confiance, suite à la recommandation d’Yves Loubet ainsi que plusieurs autres amis connaisseurs, à André CARUSO, un jeune mais déjà très respecté préparateur Porsche de la région de Cannes. Pour un somme très raisonnable, il m’a proposé de préparer une Porsche SC de 1978 à la mesure de la dureté du Rallye du Maroc Historique. Dès l’accord de principe, nous décidons de faire un premier test de la voiture aux Legend Boucles de Spa, permettant non seulement de prendre en main la voiture, mais aussi de profiter des services d’André et d’Eric MINOT pour l’assistance. Il devint évident que c’était la meilleure équipe d’assistance pour le Maroc. André est non seulement un excellent mécanicien, spécialiste Porsche et en compétition, mais aussi un redoutable pilote, ce qui permet un échange parfait. Après Spa, André a parfaitement tenu le challenge et la Gazelle, dans sa configuration “Maroc”, a pu être testée pendant une journée sur le circuit de Drivecontrol près d’Alès.

Agadir, lundi 13 mai – Parée des autocollants des couleurs de GIT, “Help for hope” et “SwissPKD”, nous prenons le départ de la première étape très confiants, par une chaleur qui allait rapidement devenir torride.

Après une première spéciale découverte, le moteur ne développe pas la puissance que j’attendais. Besoin de relançe, mais tout se passe bien : 22ème temps. Premiers symptômes de problèmes, la voiture ne tient plus le ralenti et les vitesses rentrent avec difficulté, La garde d’embrayage a bougé. La seconde spéciale est abordée avec plus d’attaque, mais malgré cela, je me bats avec les vitesses, qui ne passent que très difficilement; souvent, il faut forcer, avec de grands craquements sinstres. Mais il faut sortir de la spéciale. Malgré cela, nous faisons le 22ème temps encore, mais la voiture cale au point stop après l’arrivée. Isa la pousse pour que nos sortions de la zone. Puis, poussés par des assistances, la Gazelle repart péniblement et nous rejoignons l’assistance à Tafraout pour les 4 heures d’assistance de fin d’étape. En fait, juste le câble d’embrayage était déserré (mais il faut déposer la luge pour y accéder). A noter que nos pneus Yokohama fonctionnent parfaitement, les pressions sont équilibrées, et ce sera le cas pour tout le rallye. Excellent grip, et nous n’utiliserons que 2 trains de pneus pour tout le rallye, aucune crevaison.

Au départ de la deuxième étape, nous partons en toute confiance, sauf que, dans le feu de l’action, le plein d’essence n’a pas été fait hier soir, et nous convenons de faire l’appoint 300 mètres après la sortie du parc. Catastrophe : en arrivant vers notre assistance, un grand crac et des bruits sinistres de pignons cassés ! André fait un bref essai, conclut que le pignon de 3ème est cassé, et nous décidons d’essayer de poursuivre sans 3ème vitesse. Les 2 spéciales suivantes se courent donc sans 3ème, avec la peur que la boîte ne casse complètement à chaque changement de vitesse, que j’essaie de minimiser au strict minimum. En sortie de spéciale, la boite rend l’âme, bloquée en 5ème, et nous rejoignons très péniblement André et Eric à Tata, lieu du regroupement de mi-journée, qui devront changer la boîte le plus rapidemnt que possible. Au bout de 2 heures 30, nous repartons pour une longue liaison dans l’espoir de pouvoir rejoindre le rallye pour l’ES7, dernière spéciale de la journée. En effet, le règlement permet, lorsque l’on rate une ou plusieurs spéciales, de rejoindre le rallye, en prenant le temps du dernier de chaque spéciale manquée + 5 minutes de pénalité. C’est foutu au point de vue d’espoir d’un bon résultat, d’autant plus que la nouvelle boîte est “longue”, et associée au pont long et aux grandes roues, elle nous pénalisera énormément.

Pendant ce routier, nous arrivons dans une longue tempête de sable, et au plus mauvais moment, la voiture cale. Dans la tempête, je sors et essaie de changer de bobine, puis de boîtier d’allumage. Isabelle, très courageuse et décidée, essaie également. La voiture repart pour quelques kilomètres, puis recale. André et Eric, qui roulent derrière, nous rejoignent rapidement et diagnostiquent une surchaufe des pompes à essence. Un tuyeau de ventilation de l’habitacle est dévié sur les pompes. Nous repartons, mais le problème, atténué, persiste. Le moteur reprend à chaque fois avant de caler, si je soulage un maximum, et c’est ainsi que nous arrivons dans les dernières minutes avant la dernière voiture pour l’ES7. Ouf, le chef de poste nous permet de partir. Malgré nos déboires, nous passons un premier concurrent parti devant nous et terminons dans la poussière infernale de celui qui le précède. Ouf, nous rejoignons l’assistance à Ouarzatate. Pendant la dernière liaison, le moteur tousse encore. J’ai alors essayé de verser de l’eau fraiche sur les pompes à essence, et remarqué qu’en fait, elles n’étaient pas chaudes à ce moment là. Cette information met André sur la bonne piste, et le coupable était le pré-filtre à essence, entre le réservoir et les pompes (2 pour doubler).

3ème étape
C’est avec une voiture qui fonctionne enfin correctement que nous passons les 3 premières spéciales de la journée. Une petite erreur de notes, dans la dernière, et nous quittons la bonne piste, pour la retrouver avec un stress maximum, en coupant pour la retrouver, mais nous terminons plutot bien cette journée, compte tenu de la boîte trop longue et du moteur peu performant (mauvaise essence? défaut de l’injection K-Jetronic lorsqu’il fait très chaud ?)

4ème étape
Ue super début de première spéciale. A l’attaque, nous passons à coté d’un concurrent sur le toit (Munster). A 500 mètres de l’arrivée, mon pied gauche va au fond, câble d’embrayage cassé, alors que nous étions dans une relance. Avec le stress, alors que nous étions en 1ère, avec la poussière soulevée, nous ne voyons plus rien. Nous nous retrouvons sur une mauvaise piste et nous ratons l’arrivée. Sur la lancée, nous rejoignons la route, et l’assistance nous rejoint et change le câble. Mais cette deuxième spéciale manquée (temps du dernier + 5 minutes) nous replonge encore plus loin dans le classement, et le pire est que nous nous retrouvons derrière des concurrents beaucoup plus lents que nous, que nous devrons tenter de passer avec d’énormes risques, ou alors rester derrière en perdant beaucoup de temps. Avec ces arguments, la commissaire chargée des relations concurrents nous obtient de la direction de course de pouvoir partir avec un écart de 2 minutes sur le concurrent précédent. Ouf !

5ème étape
Tout va bien, et le couteau entre les dents, nous attaquons cette avant-dernière journée avec l’idée un peu folle d’essayer de remonter une place prestigieuse au classement, celle occupée par le fils de Pablo PICASSO, Claude RUIZ-PICASSO, à 3:36 devant nous. Nous passons 3 spéciales, remontons rapidement sur lui qui, hélas, ne nous voyant pas derrière lui, nous bloque pendant une dizaine de km. Miracle en liaison, alors que nos rejoignons notre assistance, je m’arrête pour un besoin naturel et je constate avec frayeur que l’huile coule à flots à l’arrière de la voiture : une durite a été percée par le frottement sur la fixation de la luge que nous n’avons plus. Miracle, André et Eric arrivent à tombeau ouvert, une durite neuve dans la main. Ils réparent très rapidement et nous arrivons dans les délais pour l’ES suivante. En fin de journée, nous ne comptons plus que 71 secondes de retard sur PICASSO, et 27 secondes sur HAEFLIN sur un proto Citroën DS21.

6 ème étape
Avecune vouture qui marche bien, malgré le brouillard en début depremière spéciale, nous attaquons et remontons au classement. La dernière spéciale, toujours à l’attaque, nous permettra de remonter plusieurs places, grâce aux malheurs de plusieurs concurrents, dont le pauvre Philippe GACHE, arrêté au bord de la piste à une poignée de km de la victoire confortable du rallye.

Arrivée avec soulagement et énorme satisfaction à Marrakech, sur la fameuse place Jemaa  El Fna !

Conclusions
Qu’une envie : repartir avec une voiture améliorée, tenant compte de nos expériences, pour le rallye du Maroc Historique 2014, avec CARUSO comme assistance, c’est sûr !

Un grand merci à ma copilote Isabelle CRAUSAZ, dont la passion, la bonne volonté, la culture et la patience, ont permis de me supporter pendant ces 6 jours, souvent avec une tension palpable. Bravo et merci Isa.

Je ne peux que louer le garage d’André CARUSO, aidé du fantastique Eric MINOT, pous le travail formidable réalisé avant et pendant le rallye. Top, compétents, hyper motivés, toujours avec bonne humeur, trouvant toujours une solution alors que cela parait foutu… un grand coup de chapeau !

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