Legend Boucles de Bastogne 2015

Legend Boucles de Bastogne, 20-21 février 2015

10999257_10153183563728530_3910068030295852879_nMalgré un goût d’inachevé cette année, j’ai toujours beaucoup de plaisir à rouler sur cette belle et difficile épreuve que sont les Legend Boucles, qui ont cette année migré du côté de Bastogne. Les “Legend”, qui voit chaque année courir à peu près tout ce que la Belgique connaît de “vieilles gloires” du monde du rallye, est une épreuve tant de vitesse que de régularité et d’orientation, dans des conditions météo jamais faciles. Fidèle au poste pour la troisième année consécutive, Boris Vinette était aux notes et aux calculs à bord de la Gazelle, ma 911 3.0 groupe 4 1978 préparée par Caruso.

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Au rendez-vous avec Boris Vinette, mon excellent et expérimenté copilote belge, nous nous retrouvons à notre hôtel, à Pommerloch au Luxembourg. Excellent établissement, belles chambres et bonne table, grand parking.

Olivier CARUSO et Eric Minot arrivent en début de soirée, le jeudi 19, avec le fourgon et la Gazelle sur la remorque, et nous nous retrouvons dans le parc d’assistance de Bastogne (Place Patton), pour coller les plaques de rallye, numéros, et publicités obligatoires, juste à temps pour aller aux vérifications techniques, où on nous notifie que les veilleuses avants ne marchent pas et que l’extincteur automatique serait périmé.

Nous mangeons tardivement à notre hôtel et sommes prêts, Boris et moi, pour aller chercher le roadbook et partir en reconnaissances avec le Porsche Macan, permises de 9h00 à 16h00. Le briefing obligatoire est à 16h30 et notre heure de départ pour le prologue, long de 7 km sur itinéraire secret, vers 21 heures.

Le roadbook des reconnaissances est en fait juste un ensemble de cartes des spéciales (RT), avec les coordonnées GPS ainsi que des métrés-fléchés des RT. Il y a quelques indications, comme les contrôles de passage (“CP”, en fait des “Stop and Go” en pleine épreuve), et des chicanes.

Cependant, de nombreuses chicanes ne figurent pas sur les documents reçus, et 4 des spéciales sont secrètes, c’est-à-dire sans reconnaissances préalables possibles. Lors du rallye, Boris doit suivre le roadbook, tenter de donner des indications prises sur la carte. Des petits panneaux sont posés à l’approche des difficultés, permettant d’anticiper les changements de direction.

Nous faisons 2 passages dans chaque spéciales, sauf pour la plus longue (14 km), et nouvelle, que nous emprunterons 3 fois. Pour les 5 spéciales nouvelles, nous faisons un premier passage de prise de notes, puis un passage de vérifications. Comme le prologue a lieu le soir même, Boris n’aura pas le temps de recopier les notes, et ne pourra que surligner les CP et les difficultés majeures.

Le prologue
Seulement 7 kilomètres, mais de nuit, sous une pluie battante et beaucoup de vent. Il s’agit d’une route forestière, que de nombreux spectateurs traversent et que nous distinguons difficilement. Toutes les conditions sont réunies pour que je ne “roule pas”, et nous faisons un mauvais temps. Nous pensions que le prologue ne comptait pas pour le classement final, qu’il n’était là que pour déterminer l’ordre de départ du vrai rallye le lendemain. Mais non, il compte bien. Nous rentrons presque directement à l’hôtel, et laissons Eric et Olivier régler les derniers détails, compléter le carburant, etc.

Le samedi
Des conditions au départ pas trop mauvaises, et enfin de la visibilité. Par contre, les RT sont très glissantes et piégeuses, et nous devons nous habituer aux chicanes qui n’étaient pas présentes lors des reconnaissances, et à ces fameux “Stop and Go”. Selon le terrain, il s’avèrera soit impossible, soit plus ou moins facile de faire le temps imparti. Nous devons nous habituer, pour celles que nous parcourons plus rapidement que la moyenne imposée, à nous arrêter au bon endroit, avant les cellules d’arrivée, et de passer au plus juste de l’heure d’arrivée idéale pour “pointer à zéro”. Nous n’avions pas convenu de la méthode et avons eu besoin de 2 ou 3 arrivées pour nous accorder, le dialogue étant finalement que Boris égrène “5.4.3.2.1” soit les secondes avant le passage idéal de la ligne de la cellule.

Comme le temps idéal dépend du déclenchement au départ de son chrono, certaines spéciales se donnant par drapeau (lors des boucles, quand le passage est libre), et le départ est alors compté par le passage de cellules. D’autres départs sont donnés “à l’heure juste”. Tout ceci pour dire qu’il y avait une petite incertitude et que cela nous a joué des petits tours.

Mais le niveau est impressionnant, car par exemple, nous pointons une fois à zéro, et sommes classés 14èmes. En effet, 18 des 88 voitures au départ ont également pointé à zéro. Une autre fois, avec 2.4 secondes de retard (“bête”, quand on a attendu à l’arrivée devant la cellule), nous sommes classés 48èmes !

Mais bon, une certaine routine s’instaure, et les spéciales se passent. A noter qu’après toutes les spéciales, nous avons pu compter sur notre équipe d’assistance (CARUSO) pour, le cas échéant, compléter l’essence, nous faire un café, donner à manger, nettoyer les vitres, contrôler les pressions et serrages…

Nous montons la rampe de phares vers 16h00, en prévision de la première spéciale au retour de Spa sur Bastogne et une spéciale non reconnue, sur terre. La neige et la nuit se sont levées simultanément. Entre chien et loup, nous nous en tirons relativement bien.

Un passage à Bastogne par la zone de service, puis le podium, et il nous reste la moitié du rallye à effectuer, il est environ 19h00.

Nous effectuerons 3 RT dans de très mauvaises conditions de visibilité, à tel point que j’ai décidé de limiter les risques et de ne pas terminer le rallye. Nous serons néanmoins classés, car les spéciales manquées donnent lieu à une pénalité de 600 points, et nous terminerons 60èmes sur 88.

Dès qu’il neige ou qu’il pleut, ma rampe de phares se montre inefficace, voire inutilisable. Nous avons tenté de monter pour la dernière spéciale des feux antibrouillard éclairant les côtés, mais sans rampe de phares, la visibilité ne permettait pas de tenir la vitesse attendue (un autre concurrent nous a d’ailleurs dépassés, avec un gros stress). No more fun, alors il valait mieux rester sur cet entrainement pour le Maroc et ne pas risquer d’endommager bêtement la Gazelle.

Un énorme bravo et merci : à Eric et Oliver CARUSO, notre assistance, qui ont été, durant tout le rallye, exemplaires, ainsi qu’à Boris Vinette, mon excellent copilote belge, depuis 3 ans à mes côtés dans l’aventure “Legend Boucles”.

Découvrez, en vidéo, un reportage de TV Lux, où l’on nous suit quelques minutes en spéciale, dès 55:00, avec une interview à l’arrivée.