Neige et Glace 2015

10952259_10152562443886423_6947382465770274463_n

Du 1er au 4 février se déroulait, comme chaque année à pareille époque dans le Haut-Doubs, le Rallye Neige & Glace. Quelle drôle d’idée que de me lancer, avec Boris Vinette, mon fidèle copilote du “Legend”, et Eric Minot, en assistance, dans ce rallye de régularité ! En fait, mon amie Nathalie Golaz, copilotée par Sandra Arlettaz, m’avait motivé à venir participer. Premier vrai “Régularité” à ce niveau, première participation à un rallye sur neige et glace, première participation à un rallye avec des pneus clous obligatoires !

Il est vrai que le ver était dans le fruit quand mon ami de rallye, Claude Stoffel, m’a vanté cette épreuve à laquelle il avait participé en 2014 avec Didier Sintes. Je me suis donc inscrit un peu sur un coup de tête, après le Salon Rétro Course, l’un des tous derniers inscrits. Notre numéro de départ était le 112, mais je n’ai pas pensé que cela pouvait avoir une importance, car l’ordre réel du départ était déterminé par un prologue de nuit, le vendredi soir, prologue hors classement. Pour rajouter du piment, j’ai commandé un cadenceur Blunik 2, ayant rencontré le producteur espagnol au Salon Rétro Course.

Dire que les jours précédant le rallye, j’étais alité, ayant de la peine à me remettre d’une lourde pneumonie qui m’aura gardé au lit pendant près de 10 jours. Toussant en permanence, c’est envers et contre tout, que j’ai décidé de participer.

Le Prologue
Peu après le départ, l’affichage déporté du Blunik m’affiche 3 lumières rouges. Boris me dit : « arrête, nous sommes en avance ! ». Je lève immédiatement le pied, et pendant quelques centaines de mètres, nous roulons au ralenti, à attendre que les lumières passent au vert, indiquant ainsi le respect de la moyenne préprogrammée par Boris (env. 50 km/h). Nous comprenons que nous avions mal interprété les couleurs et que le rouge voulait dire que nous étions en retard. Nous avons donc accumulé un retard et les points correspondants lors des premières prises de temps. Je roule aussi vite que possible et, à environ mi-parcours, je rattrape le concurrent parti une minute avant nous. Impossible de le passer sans sa collaboration, qui n’est hélas pas venue, et nous avons terminé dans son pare-chocs, mais bien attardés. 9 à 10 secondes pendant les 3 premières prises de temps, bien pendant les 2 suivantes (nous avions presque rattrapé le temps perdu), puis bloqués derrière le précédent, nous accumulons un retard assez important. Au général, nous partirons 30èmes le lendemain pour le départ du rallye.

1ère étape
Les conditions sont impressionnantes, car il est tombé près d’un mètre de neige fraiche dans les dernières 24 heures… et il neige.  Notre 30ème place se montre importante, car dans ces conditions très difficiles, plusieurs concurrents partis avant nous partent à la faute et nous sommes arrêtés pour leur permettre de se remettre en route ou de laisser le passage. Ce sont des « faits de course » que beaucoup d’autres ont connus, parfois bien pires. Mais c’est clair qu’en partant dans les premiers, nous aurions eu beaucoup moins de ces faits de course, qui s’avèreront déterminants pour le classement final.

Nous ferons 3 petites erreurs pendant le rallye. Nous prendrons 300 points de pénalité par l’organisateur pour excès de vitesse dans une zone limitée à 30 km/h lors de l’étape de nuit  (en général dans des localités). Nous n’avons aucune idée de quand, et c’est sans doute arrivé suite à une mauvaise correction des distances dans le cadenceur Blunik. La moitié du plateau prendra des pénalités pour ces zones 30. La seconde erreur résulte d’une erreur de programmation du Blunik et nous avons rattrapé, puis passé le concurrent parti une minute devant nous, convaincus qu’il était lui-même en retard. L’avance est fatale (les pénalités sont double), et cela nous vaudra de pointer une minute en avance lors de 6 prises de temps consécutives, avec près de 700 points dans la RT14. La 3ème erreur vient d’une correction du road-book mal interprétée. Il est vrai que les conditions très difficiles ont nécessité des dizaines de corrections de celui-ci, avec des méthodes différentes utilisées par l’organisateur. Dans cette correction, à une case donnée, nous aurions dû, en pleine RT, nous arrêter, attendre 1 ou 2 minutes, puis repartir. Ne pas le faire signifie de l’avance, et en fait, beaucoup d’avance.

Vous comprendrez de ces anecdotes qu’un rallye de régularité est une discipline en soit, qui nécessite en plus d’avoir de la chance (avec les faits de course), d’avoir un copilote extraordinaire, maîtrisant parfaitement le règlement, les corrections multiples, toutes les fonctionnalités du cadenceur, et en plus, bien-sûr, d’avoir une voiture performante et fiable et, au niveau pilotage, être capable de maîtriser des conditions d’adhérence diverses et souvent précaires afin, dans les moments les plus techniques, de savoir limiter les dégâts et d’arriver à respecter au plus près la moyenne imposée.

A ce titre, un énorme bravo à Boris, qui est un copilote d’exception, à Eric pour une assistance parfaite, toujours au rendez-vous, au Garage CARUSO pour une préparation parfaite de la Gazelle (Porsche 911 SC de 1978, 3 litres, Groupe 4).

Il ne faut pas oublier de féliciter les organisateurs, pour qui le défi est permanent, les risques importants, et Zaniroli, qui mérite toute notre estime.

Le site officiel de l’organisateur