Rallye du Chablais, 28/29 mai 2011
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Equipage Frank SERVAIS – Isabelle CRAUSAZ, Porsche 911 RS 2.7 1973, Groupe 3.
Pour ma 3ème participation au rallye du Chablais en tant que pilote, « Super Mémé », ma fringante Porsche 911 RS 1973, plus en forme que jamais, et au top de la préparation de Manu Pereira, Isabelle Crausaz comme copilote pour la 2ème fois consécutive, plus souriante et motivée que jamais, et Accro-Race (Mathieu Thevenot et Pierre Garnier), une équipe d’assistance professionnelle d’Oyonnax, qui assure l’assistance de nos amis de l’Ecurie 4 Anneaux, Laurent Vukasovic-Steve Groux (Citroën C2-R2).
Les reconnaissances
Effectuées le week-end précédant le rallye, nous avons pu faire 2 passages par spéciale. Très rapidement, je me suis aperçu que les notes prises l’année précédente, pour les mêmes spéciales, n’étaient pas satisfaisantes, car nous avons, Patrick Ciocca et moi, beaucoup évolué : 3 passages auraient été le top, mais cela nous aurait probablement amenés à rouler plus vite, surtout dans les 2ème puis 3èmes passage, et le risque de donner une image négative de notre sport aux usagers et riverains était trop important. Nous partons donc avec des notes d’assez bonne qualité, mais prises à très faible vitesse.
Comme d’habitude, nous logeons dans le même hôtel et aurons la même assistance que l’équipage de la Porsche 914/6, Claude Stoffel et son copilote Didier Sintes, ce qui nous permettra de partager aussi les repas et autres moments conviviaux.
Vendredi 27
Nous sommes convoqués à 7 heures du matin pour les vérifications administratives et techniques. Tous se passe assez rapidement, et nous nous retrouvons au parc d’assistance pour peaufiner les derniers détails, boire un café ; l’entrée au parc fermé étant prévue pour 10 heures, nous n’avons pas suffisamment de temps pour retourner à l’hôtel entre deux. Cependant, une fois la voiture rentrée au parc fermé de départ, Pierre nous y reconduit (Grand Hôtel des Bains de Lavey)… mieux est difficile ! Nous avons le temps de nous équiper, puis de nous restaurer, vers 11h30 d’un délicieux buffet (un grand merci à l’équipe du restaurant de nous avoir spécialement permis de manger si tôt).
Nous rejoignons alors le parc de départ, et mettons en route quelques minutes avant notre heure de pointage. Première assistance, avant la première boucle de 2 spéciales. Il pleut, les prévisions météo annoncent toutes une forte pluie dans la région. Cela facilite le choix des pneumatiques… sans hésitation, nous montons les pneus pluie, des Yoko, rodés lors du rallye précédent.
1ère spéciale : « Evionnaz-Vernayaz », 6 km tracés dans des chemins de traverse agricoles. Partie terre de 1.5 km sous une pluie forte, cela glisse énormément. Iza donne les premières notes, mais un fort grésillement les rend presque inaudibles. Iza essaie alors de vérifier le branchement de sa prise de casque, mais il y a un faux contact. Ceci nous déstabilise, alors que les conditions sont très mauvaises. A un carrefour, je fais un tout-droit, et doit faire 10 m de marche arrière. Zut, Zut, cela part mal, mais nous passons l’arrivée, et avertissons nos mécaniciens, qui nous répondent qu’ils préparent un remplacement de tout le système radio pour la prochaine assistance (dans 2 spéciales). Nous perdons 29 secondes sur la tête, et concédons 19 secondes à Jean-Pierre Van de WAUWER (Vande), multiple champion de Belgique (1995, 96, 97, 98, 99… plus de 1’000 courses à son actif), copiloté par Michel HORNIES, un compatriote Luxembourgeois .
2ème spéciale : « Villeneux – Montreux », sans doute celle que je redoute le plus, car la 2ème partie en descente est vertigineuse, dans les bois, la route très bosselée et glissante, sous la pluie, piégeuse à souhait. Dans l’une des premières épingles, une voiture est arrêtée sur la droite. Je la remarque à peine, concentré par l’abord de l’épine particulièrement glissante. En 1ère, dès la mise des gaz, l’arrière glisse et il faut piloter finement pour passer en perdant le moins de temps que possible. A l’arrivée, Iza me dira que c’était la voiture de notre champion Suisse, Gérald TOEDTLI, au volant de son avion de chasse, voiture au top du top de ce qu’il est admis de faire en VHC, une redoutable Ford Escort RS 2000, celle-là même qui avait permis à Patrick HEINTZ de remporter sur un petit nuage la Coupe de Suisse des Rallyes VHC 2009. Nous faisons le 3ème temps, et Eddy BERARD, copiloté par son épouse Florence) signe le scratch, au volant de sa très véloce Ford Escort RS 2000 ex-Kankunen) et nous colle 24 secondes. Vande fait le 2ème temps et nous en prend 7,4. Mais cela va mieux, la radio grésille toujours, mais un peu moins car iZa a pu libérer le passage du câble (merci à l’organisateur pour le cadeau d’un couteau suisse !).
3ème spéciale : « Evionnaz – Vernayaz 2 ». Nous faisons le 4ème temps. Vande fait le scratch à 8 secondes de Bérard, et 18 secondes de nous. Schneeberger fait le 3ème temps.
Nous pouvons rejoindre notre assistance, et décidons de ne pas prendre le risque de mettre les pneus « secs », contrairement à nos principaux concurrents. La radio est changée très rapidement et efficacement par Pierre.
4ème spéciale : « Villeneuve-Montreux 2 ». Vande fait le scratch devant Berard et nous. Mais cette fois-ci, nous ne sommes qu’à 10 secondes du 1er et à 2 secondes du 2ème. Nous sommes très contents d’avoir passé cette spéciale, rendue plus glissante encore suite au passage des modernes.
5 ème spéciale : « Evionnaz-Vernayaz 3 », et dernière spéciale de la journée. Il ne pleut pas, mais la route est grasse ; tous les concurrents ont passé 2 fois, et il y a de la boue, de la terre, du gravier… Nous faisons exactement le même temps que lors du précédent passage. Cette fois, c’est Bérard qui remporte le scratch devant Vande et nous, mais à seulement 2 secondes de Vande et 4,6 secondes de nous.
Je me réjouis du lendemain, car ils annoncent le grand beau temps, et j’adore rouler avec les pneus Michelin TB5 que nous avons découverts tardivement avec Patrick lors de l’Orange-Ventoux, quelques semaines auparavant.
Voici le classement à la fin de la 1ère étape :
2ème étape, Samedi
6ème spéciale : « Tour d’Aï », 22 kilomètres de plaisir, spéciale très rapide, des passages sans doute à plus de 180 km/h dans une série de près de 40 ponts militaires, avec un excellent revêtement, route large : le billard. On y trouve aussi un tunnel comportant des virages (long d’env. 1.5 km), ce qui m’a amené à faire poser notre rampe de phares, ainsi que plusieurs « bovi-stops », servant à empêcher les vaches de passer tout en permettant le passage des véhicules, ayant pour effet de les ralentir, avec un énorme boucan et un grand saut pour notre pauvre Mémé.
Quel plaisir que de retrouver le grip des TB5. La limite est plus loin, sans doute beaucoup plus loin, et nous faisons le 2ème temps, à 7 secondes de Vande, presque « rien » sur 22 kilomètres. Et surtout, nous prenons 18 secondes à Eddy Bérard, qui se plaint de gros bruits mécaniques au niveau du pont arrière. Cela ne l’empêchera pas de finir, de faire des temps scratches et des départs cannons. Mais cela l’a sans aucun doute déstabilisé, et nous a permis de rêver. Etre plus rapide que tous les suivants sur cette spéciale hyper rapide est trais satisfaisant, car les Ford Sierra Cosworth et la BMW M3 semblaient à priori redoutables et imbattables.
7ème spéciale, Col de la Croix, 11 km. Une magnifique spéciale en montée de col, puis en descente, route large, mais avec des trous et bosses très importants. La voiture décolle, saute, retombe, et fait de gros écarts. Nous faisons le 2ème temps juste derrière Schneeberger (qui est désormais en « Super Rallye » et ne sera pas classé).
Aucun souci pendant la suite du rallye, si ce n’est dans le première Super-Spéciale de VEROSSAZ, où nous avons sans doute touché un gros caillou avec la roue avant droite, mais sans conséquences (ouf !).
A notre surprise, nous avons fait 2 fois le « scratch » de la spéciales des Rives, très technique, variée, et parfois vertigineuse. C’est plaisant !
En conclusion
Nous avons réalisé 2 scratches, 5 fois le 2ème temps, 6 fois le 3ème temps, 1 fois le 4ème temps et 1 fois le 7ème temps (1ère ES). Nous avons battu VAN DE WAUWER 3 fois.
Nous terminons 2èmes au général VHC, et 1ers des Suisses !
Ce rallye du Chablais 2011 est simplement notre meilleur résultat en rallye.
