Drôme Paul Friedman 2012

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Avec 45 équipages inscrits, 43 prirent le départ avec, au programme de la première étape, deux boucles de deux spéciales (“Oriol” et “Tourniol”), par une météo ensoleillée, idéal pour le rallye.

1ère surprise, après quelques encablures, la Ford Escort très performante de LIONS est arrêtée au bord de la route (un capteur défectueux). La mémé va bien, très bien même, avec des pneus Michelin TB5 neufs ; le grip et les sensations sont excellentes. Julie FAURE, ma nouvelle copilote, ayant remplacé Stéphanie CHMELNITZKY au pied levé (problèmes professionnels), est parfaite. Tous les gestes nécessaires sont exécutés avec précisions, sans aucun stress. Tout est vérifié comme il se doit.  Même les temps qu’elle relève avec son chronomètre se sont avérés justes au dixième de seconde. Les notes sont annoncée parfaitement, elle ponctue même par des encouragements. Je peux complètement me concentrer sur le pilotage, et les sensations sont excellentes. Bien-sûr avec une certaine retenue dans les premières spéciales.

Dans la spéciale de Tourniol, la lampe-témoin indiquant soit que le frein à main est serré, soit un problème de pression d’huile s’allume. Je contrôle la pression et la température d’huile, qui sont parfaitement normales. S’arrêter ou continuer ? Les yeux rivés sur le témoin de pression d’huile, sachant que l’arrivée de la spéciale est assez proche, je décide de continuer. En sortie de spéciale, Luc m’aide à contrôler le niveau d’huile, parfait. A l’assistance, René GARCIA diagnostique un problème au niveau du contacteur du frein à main. Pour ne pas être distrait, nous décidons de masquer le témoin rouge avec de la toile isolante.

Lors de la seconde boucle, nous améliorons les temps des 2 spéciales, ce que la majorité des concurrents avec qui nous avons parlé n’avaient pas atteint, et c’est sur une note très positive, un 9ème rang au classement général, que nous terminons cette première étape.

Luc LAGIER et moi-même sommes souvent assez proches en performance, et c’est pour le fun que nous avons décidé de nous défier, avec un repas offert par le perdant à la clé. Cette sympathique rivalité allait nous motiver pendant tout le rallye, et à chacun notre tour de démoraliser l’autre en reprenant un semblant d’avantage, pour finalement terminer à 0.8 secondes devant lui, malgré une de mes rares erreurs en rallye, heureusement sans conséquences, un magnifique tête-à-queue lors de la spéciale de la Motte-Fanjas 3, le dimanche.

Nous étions plusieurs à remarquer l’excellente humeur de Jean-Claude ANDRUET, qui venait plaisanter et discuter avec presque tout le monde, avec le sourire, même si, sa victoire promise, ne lui a échappé que d’un cheveu. Il est vrai que son redoutable concurrent, le jeune Benoît GARNIER (et sa copilote Evelyne AVON) lui a montré que sa voiture, imbattable il y a 2-3 ans, n’était plus au niveau de ce qui se fait de mieux aujourd’hui. Battre Jean-Claude ANDRUET lors de son 2ème rallye ? un talent exceptionnel, une voiture au top de la performance, une prise de risque importante… Benoît a démontré que c’était possible. Hélas, peut-être par une certaine inexpérience, ou peut-être par des reconnaissances avant le recouvrement de la route de la spéciale de Bouvante par une épaisse couche de gravier, il fait une énorme sortie de route, sa voiture se retrouvant projetée dans un arbre mal placé. La désincarcération a été très longue, et Benoît a dû être transporté à l’hôpital par hélicoptère. Une prière pour qu’il puisse recouvrer toutes ses facultés, retrouver son talent, et sa destinée indiscutable de champion.

“The Show must go on”, et le rallye a repris. L’organisateur a décidé d’annuler les 3 passages prévus dans cette spéciale. Sage décision. Pour la plupart des équipages, il n’était pas possible de ne pas garder en tête le drame de Benoît et d’Evelyne. Certains ont pris la décision de s’arrêter là; d’autres, ont levé sérieusement le pied.

Pour l’anecdote, Françoise CONCONI m’a relaté sa discussion avec son toujours souriant et sympatique pilote Pilippe PEAUGER, sur le fait que le choix de courir avec une RS 2.7 était peut-être le bon compromis, permettant, quelles que soient les conditions, de jouer dans la cour des grands, sans bien-sûr pouvoir prétendre, à moins d’une circonstance exceptionnelle, au podium.

Notre petite lutte avec Luc m’a amené à me battre un peu plus que d’habitude, peut-être un peu trop ; une minuscule hésitation sur une note imparfaite (“…bosse et gauche 3, tout droit…”) et j’ai retenu le “tout droit” plutôt que le gauche 3. Ma correction a été un peu trop forte, suffisamment pour exécuter un magnifique tête-à-queue, en restant miraculeusement sur la route étroite et ne perdant qu’une poignée de secondes sur Luc.

Nous terminons avec une 6ème place au classement général, inespéré pour ma mémé en groupe 3, et une voiture presque intacte. Ce rallye restera certainement dans mon calendrier aussi longtemps que je ferai du rallye. Tous mes remerciements à l’ASAC de la Drôme pour leur gentillesse et l’excellente organisation, à l’Hotel du CASTEL FLEURI, idéalement placé et offrant une cuisine très sympathique et créative, sans oublier la famille de René GARCIA, toujours aussi gentils et efficaces dans leur assistance.

De grands moments de convivialité avec l’équipe d’Accro-Race (Mathieu THEVENOT et Pierre GARNIER, le couple super sympa engagé en moderne, Isabelle CRAUSAZ et son pilote Jean-François GROBOT, un peu moins fringant que d’habitude, et leur équipe d’assistance avec qui nous avons partagé nos repas, utilisé leur machine à café… Pierre CHIARIGLIONE et le super sympathique Jean-Luc ALFERO,  Jean VERRIER et Donald JENNY le plus que sympatique équipage éclair de la Cox, et tant d’autres.

Impossible aussi de ne pas citer mon fidèle “ZeBestCopi” Patrick CIOCCA, qui dans un mouvement si compréhensible de rébellion, a décidé de se remettre aussi au pilotage. Au prix de nombreux sacrifices, il a réussi à monter, avec des moyens très limités, une magnifique mémé, pas encore fiable, mais démontrant, en un rallye, qu’il faudrait sans aucun doute compter avec lui pour mes prochains paris de repas. Je cite aussi son copilote, Eric MALLET, sympathique, efficace, et plein de connaissances intéressantes en matière de rallye.

Un moment de plaisir, l’ES 4, Tourniol, en vidéo :

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